A la dérive
La terre s'arrête de tourner
Alors que l'air s'est soudain raréfié
Mes membres s'engourdissent
Des poids morts
Qui m'attirent
Inexorablement
Vers l'abysse
De la solitude
Ma vue s'assombrit
En un précipice
De mal être
Je prends une grande respiration
Intense
Lente
Afin de calmer
Les battements de mon cœur
Agité
Une angoisse tangible
Se matérialise vers mon cœur
En un corps céleste
Dont la gravité
S'empare de mon être
Et le broie
En une étreinte
De peine
Je sombre dans l'abîme
Je me noie
Puis je te vois
Malgré mes yeux fermés
Rayonnante
Tu illumines mes paupières
De l'intérieur
Tel un soleil que je distingue
Du tréfonds de l'océan
De ma solitude
Tu me réchauffes le sang
Et me redonnes le mouvement
Tu m'inspires ces lignes
Auxquelles je me raccroche
De mes mains engourdies
Pour remonter vers la surface
Et atteindre
Les frontières
De nos êtres
Je me laisse entraîner
Par le courant de nos corps
Jusqu'à la côte ensoleillée
De notre destinée
Là
Je m'échoue
A tes côtés
Pour l'éternité