La nuit tombe. Les bruits de la ville disparaissent. Le vent faiblit. Tout ce qui nous rappelle à la vie semble se fâner. Les visages sont gris, les mines sombres. Les espoirs sont douchés par l'arrivée d'un hiver qu'on n'attendait pas. Des nuées d'insectes de noirceur s'imposent à notre vision et lentement notre regard se tourne vers le soi. Il faut accepter le néant, sinon il nous vaincra. Il faut accepter le néant, sinon il nous aura. Il faut accepter le néant si on ne veut pas vivre dans la totalité d'un système qui nous est imposé. Mais comment accepter le vide, le rien, le manque de vie et de sens et de rires et de songes? Il faut tout simplement l'embrasser jusqu'à le faire s'effacer.