Des mois d'embarras
Je retrouve ma voix après des mois d'embarras
où j'ai dû me débarrasser de mes émois et de mon intellect
afin de survivre à l'industrie du désavoir.
Je retrouve mon identité après des heures
passées à peser le pour et le contre d'un grain de sable
laissé négligemment au milieu
de la plage de l'enseignement.
Je retrouve les mots de lumière
sur les surfaces de plastique,
comme si, incapable de parler de ma psyché,
je me devais de taper
sur un clavier pour produire une musique
qui n'a ni mélodie ni rythme.
Je retrouve un peu d'envie,
un peu de fierté,
un peu de débit dans le flux de pensée.
Je retrouve la source imaginaire
qui fait de moi l'homme que je suis,
cette source qui naît de l'érosion des montagnes de l'expérience
par les rafales sacrées de l'apprentissage,
l'apprentissage constant de l'enfant émerveillé
qui sommeille en mon sein sans cesser de chuchoter.
Je retrouve l'autocritique qui me pousse à faire mieux
en commentant le chaos de ces mots que vous lisez.
Je retrouve le besoin de crier
que ce poème n'est pas le dernier.