Holisme verbal
Quand les âmes sont au plus bas,
les mots détruisent plus qu'ils ne construisent,
comme un vent qui éroderait les fondations de notre humeur.
Dans les abîmes de l'émotion,
les cimes de la vie semblent bien éloignées
de nos préoccupations irrationnelles,
laissant le Moi dans un gouffre sans nom,
apeuré par les bruits, effrayé par les sons.
Le verbe devient atomiste, isolationniste,
englué en lui-même,
recroquevillé sur lui-même,
tel une spirale de l'esprit,
une fractale des pensées.
Quand les âmes sont au plus bas,
il n'y a qu'une échappatoire:
l'holisme verbal, le tout langagier,
cette capacité à parler et entendre
qui sert à déconstruire la terreur
et reconstruire du meilleur
en tissant entre-elles les peurs engendrées
par le noir crépuscule des idées individualistes.