Il y a
Il y a dans les hommes
Il y a dans les femmes
Il y a dans la vie
Il y a dans la peine
Il y a dans la mort
Il y a dans la joie
Des rires et des larmes
Des pleurs et des songes
Il y a dans les gens
Il y a dans le bien
Il y a dans l'argent
Il y a dans le sang
Il y a dans les mots
Il y a dans les phrases
Il y a dans les songes
Il y a dans l'adage
Des sentiments de honte
Des sentiments de peine
Des envies d'envie
Des envies de haine
Mais qu'y a-t-il dans l'être
si ce n'est relation?
Mais qu'y a-t-il en nous
si ce n'est connexion?
Qui y a-t-il en moi
si ce n'est évasion?
Qu'y a-t-il en moi
si ce n'est corruption?
Où suis-je situé
si ce n'est dans l'abyme,
dans l'abyme du moi,
dans le fossé des autres?
Où suis-je défini
si ce n'est dans ces phrases
qui n'sont rien que du vide,
du vide d'infini?
***
Il y a dans ces mots
une ambivalence:
Je ne peux m'arrimer
à la loi du silence.
Je ressens le besoin
de m'exprimer ainsi
car l'équilibre de la vie
en moi s'est inscrit.
***
Comment définir une entité mouvante?
Comment discuter d'un concept sans frontière?
Comment figer en mot la liminalité de l'être
sans trahir son sens, sans censurer ses sceaux?
***
Il y a dans les mots un incroyable mensonge
que j'arrive à imaginer
en intuition profonde.
Il y a dans l'adage un mensonge indécent
que je ne peux décrier
sans réveiller l'indolence.
Mon corps engourdi!
Mes bras dépravés!
Mon dos endolori
n'est pas épargné!
Et alors?
***
C'est dans ces moments de pause,
de réflexion,
de pensée,
que j'atteins l'intangible
et attrape l'insensé.
C'est dans ce mouvement d'arrêt,
de trajectoire
brisée
que j'estime l'incommensurable
sans vraiment y penser.
C'est dans ce corps qu'est le mien
que je déborde d'amour
pour la vie qu'est la mienne
sans leurre et sans détour.
Il n'y a peut-être dans ces mots
que leur sens!
Ou aucun sens!
Et alors?
Les mots sont là
et c'est ça qui importe!