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Critical, creative and digital writingEcriture critique, créative et numérique

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08 04 2018  

Le centre du soi

Se recentrer sur soi-même. Prendre du recul. Lorsqu'on cherche à mieux interpréter le monde alentour, on doit à la fois se recentrer sur soi et prendre du recul. On se retrouve alors entre deux eaux; on devient le vecteur qui connecte le soi internalisé (celui qu'on perçoit comme emmitouflé dans notre enveloppe corporelle) et le soi externalisé (celui qui se montre à nous dans nos actions et les effets qu'elles provoquent sur notre monde). Etre un vecteur de l'entre-deux soi, c'est comme être à la frontière entre rien et tout, c'est comme être à la limite entre haut et bas, c'est comme être à la fois éveillé et endormi: on ne peut pas réellement le verbaliser car les mots et les concepts sont trop limitants. Etre un vecteur de l'entre-deux, c'est de l'ordre de l'intuition barbare, celle qui échappe au langage courant. Le centre du soi, c'est précisément cette position liminale qui nous permet d'être partout et nul part à la fois, qui nous permet d'être conscient et inconscient de nos pérégrinations. Le centre du soi, c'est la ligne entre le synonyme et l'antonyme, cette ligne de sens qui relie soi et autre et qui par la multiplication des êtres vivants produit un maillage de vie et de sens recouvrant la planète. Savoir discerner le centre du soi, c'est savoir se concentrer sur ce qui compte. Ici, se concentrer signifie réellement se centrer avec ce qui compte vraiment, c'est à dire la relation entre le soi internalisé et le soi externalisé. Se centrer avec une ligne, c'est dur à imaginer, et pourtant c'est cette indicible connexion qu'il faut savoir identifier. Pourquoi est-il si nécessaire de savoir discerner le centre du soi? On peut le voir comme une croyance aveugle de ma part, mais à mon sens, on est vraiment soi-même seulement et seulement si on est soi-même avec l'Autre. Etre soi de manière sensible et responsable, c'est précisément être le lien qui unit l'interne et l'externe. C'est une oscillation constante entre le proche intime et le lointain étrange. C'est ce qui fait la beauté du vivant, de la vie et du vivre.