Le continent intérieur
Le continent intérieur qui sommeille en moi
Est le pays des rivières et des vallées,
Des lacs et des montagnes.
L'infranchissable frontière de mes songes éveillés
Se dresse devant moi, telle une bête affamée.
Je respire lentement.
J'observe mes alentours.
Je scrute l'horizon.
Mes poings se serrent.
Mes jambes se tendent.
Mon corps s'énerve.
Soudainement je bondis de mon perchoir
Et je m'élance vers l'inconnu.
Je trace mon chemin comme l'écriture du futur.
Planant idylliquement
A moitié éveillé,
Un scribe animal dont les ailes ont brûlé.
Chaque battement de mon coeur est un sursaut supplémentaire
Qui me propulse vers l'avant,
Vers la frontière du continent.
Un continent si lointain
Qu'il s'apparente à une abysse
Et m'obscurcit l'horizon.
Un continent fictif, un continent oublié,
Un continent du sommeil de la nuit passée.
Je rêve de ce continent intérieur
Qui majestueusement s'est dressé devant moi.
J'ai maintenant franchi la barrière
Et m'en vais de ce pas
Vers les terres inconnues
D'où jadis je suis venu.
Mes origines.
Mon pays natal,
Que dans un soupir nostalgique,
J'ai presque cru avoir oublié,
Un continent que j'ai cru perdu à jamais
Dans les tourbillons d'érosion
De mes pensées débridées.