Marche
Le premier pas produit un bruit sourd
Dans la pénombre des sous-bois.
Le deuxième embrasse le sol
Et le bruissement de branches mortes
Qui s'ensuit répond au vent
En croustillant.
L'air est frais et humide, terreux,
Résultat de la décomposition
Des êtres immobiles de l'endroit.
L'odeur d'humus me ramène
A mes racines, m'enracine
Et m'emmène en moi.
Les couleurs vertes et brunes,
S'emmêlent en palette,
Chaque surface se brisant
En d'autres surfaces,
Qui s'éclatent ensuite en un
Kaléidoscope de teintes.
Je marche et j'apprends
La voix de la forêt
Que je répète en mots,
Y diffuse mes effets.
Je marche et je ressens,
Pas à pas, la forêt, ma forêt.