Oikos
Ici
sous des jeux de lumières artificielles
mon être se tisse
maille après maille
ligne après ligne;
ici
dans un cube de vide vidé d'éther
ma pensée vagabonde
bondit en sons
abasourdis;
ici
par l'intrication de sens encensés
mes lignes de vie
filent et s'effilent
finalement;
ici
au croisement de deux rivières
coule ma conscience
fuyante
et confluente.
Et maintenant que tout est dit,
où vais-je aller?
Vais-je oublier
les traits d'ici
qui font l'oikos que je vis?
Vais-je survivre
à mes pensées?
Maintenant que chaque mot
est épelé
sans distinction,
je crains ne plus pouvoir apprécier
les temps d'attente,
ces témoins muets
des inspirations
qui me font,
me défont,
et me refont
à chacune de mes pénibles
respirations.