Rivières de lumière
Le vent s'est posé. La nuit est tombée.
Les lumières de la ville lentement se mettent à scintiller,
mais c'est les rivières de lumière qui attirent mon regard.
Au sol, ces courants construits par l'urbain
animent le coeur de la ville,
comme une artère anime mon coeur ébahi.
Les Genevois rentrent chez eux, emplis de morosité,
excédés par les stimuli incessants et répétés de la journée.
Impitoyablement, les ruisselets se gonflent à certains passages
et inondent leurs abords de toxiques sons stridents.
A l'automne, les rivières de lumière sont en crue chaque jour.
Matins et soirs elles se déchaînent et emportent avec elles
les souvenirs de l'été, comme des feuilles jaunies
par le baiser de la bise.