Souffle le vent
Les sons virevoltent en ce soir de juin;
les paroles volent avec le vent, à l'unisson,
et les esprits s'échauffent, comme le temps, trop lentement.
Les pollens occupent l'espace, une foule compacte
et navrante, car irritante. Ils remplissent
un volume inimaginable qui infiltre nos poumons
et finalement nous laisse pantois, béats, assommés de tracas.
Les sons volent, les paroles tournent, les mélodies étouffées
saccadées, dissonantes, étonnantes continuent leur ballet
sans se soucier de nos individualités.
Car la musique, c'est comme le vent, ça touche
sans qu'on puisse la toucher, ça meut
sans qu'on puisse la mouvoir, ça nous plonge
dans des états seconds qui nous laissent entrevoir
les facettes du soir, sans qu'on puisse à aucun moment
s'extirper de ses effets barbares.