Toux
Toux. Je tousse. Je tousse et je respire
avec difficulté un air difficile
qui forme des routes dans mon corps
et me fait désespérer.
J'entends une berceuses de klaxons,
la chanson des nombreuses voitures qui hantent la ville
et qui sur mes poumons laissent des cicatrices.
Du septième étage, la cité est un plateau,
une couche de brouillard qui me rend fou.
Intégré dans ce lieu, je ressens le baiser du froid
sur ma peau, son souffle signalant l'approche de la mort,
vestige de mes alentours conscients.
Je crache cette toux de sang du haut de ma maison,
mes poumons emplis de noirceur merle.
Je redescends alors sur terre.
La ville-concept est soudainement devenue esthétiquement attrayante
mais la parcourir me plonge en crise.
Car lorsque je reprends conscience de mon environnement
je suis happé en mouvement.
Le choc.
La voiture a gagné, elle et ses notions globalisées.
Mon dos sur la route. Le sang dans mes yeux.
Et cette brume de mort et de dioxides aveuglants
s'impose à mon corps, s'impose à mes sens.